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Flore

Situé sur une zone de transition entre deux milieux naturels, terrestre et aquatique, l’écosystème mare offre un gradient écologique propice à l’installation d’une flore très diversifiée. Les mares sont susceptibles d’héberger plus d’une centaine d’espèces de plantes adaptées ou non à la vie aquatique.

Leur étude morphologique montre que leurs ancêtres se trouvent parmi les végétaux terrestres : le passage à l’eau s’est accompagné, au cours de l’évolution, de multiples transformations ce qui nous permet aujourd’hui de nous réjouir d’une grande richesse floristique des zones humides en général et des mares en particulier.

Le rôle de la végétation

Les plantes sont un élément sine qua non de l’équilibre entre toutes formes de vie présentes dans l’écosystème mare :

  • La flore se situe à la base de la chaîne trophique, c’est « le producteur » : le phytoplancton (algues microscopiques, diatomées, etc.) est indispensable au développement, dans certaines phases, de la vie animale.
  • Les macrophytes (plantes supérieures aquatiques) en plus de leur rôle trophique, offre une multitude de micro-habitats : elles tiennent lieu de refuge ou de support pour la reproduction de la faune aquatique.
  • En transformant le gaz carbonique en matière organique, les algues riches en chlorophylle et les plantes aquatiques libèrent de l’oxygène nécessaire à la respiration des animaux et des bactéries aérobies.
  • Les végétaux jouent le rôle épurateur de l’eau : certaines plantes ont la capacité de capter et dégrader la matière polluante (le cas des mares subissant l’apport d’effluents).
  • Les plantes, en formant un écran, régulent les grands écarts de température de l’eau, en particulier dans les mares de faible profondeur.

Dans cette rubrique nous expliquerons comment les végétaux se repartissent dans une mare et quelles sont leurs principales caractéristiques : les hydrophytes, les hélophytes, les groupements végétaux, sans oublier les espèces invasives… typiques d’Ile-de-France et facilement identifiables.

La répartition des végétaux dans la mare

En partant du centre de la mare vers sa périphérie on observe plusieurs types de végétation :

  • les hydrophytes : végétaux aquatiques, enracinés ou non enracinés, dont l’appareil végétatif se trouve à la surface de l’eau ou immergé complètement dans l’eau ;
    Consultez : Fiche de terrain / Lentilles d’eau
  • les hélophytes : plantes situées au bord de l’eau, sur les berges, les îlots, et enracinées dans le substrat vaseux avec un appareil végétatif et reproducteur aérien. Une autre catégorie de plantes, appelées amphibies , regroupe celles capables de se développer aussi bien dans les milieux terrestres que dans les milieux aquatiques. Cette faculté s’explique par les adaptations morphologiques ou anatomiques de la plante lui permettant d’exister sous forme totalement immergée dans l’eau ou typiquement terrestre ;
  • les hygrophytes : plantes situées sur les bordures externes des berges de la mare et enracinées dans le sol plus au moins gorgé d’eau.

La répartition des végétaux des mares n’est pas aléatoire. Les plantes sont groupées en associations qui répondent à des critères écologiques communs.

La répartition et la composition de ses associations dépendra de :

  • la profondeur de l’eau à laquelle doit correspondre la faculté des plantes de développer les tiges plus au moins longues pour fleurir à la surface ;
  • la luminosité : le manque d’éclairement (mares forestières) peut limiter l’installation des hydrophytes de surface, gourmands en lumière, et des hélophytes de ceinture. Les hydrophytes submergées, au contraire, se contentent de peu de lumière pour former la strate inférieure des plantes de surface ;
  • la composition physico-chimique de l’eau qui détermine non seulement l’acidité ou la salinité de l’eau (eaux acides ou basiques, eaux douces ou saumâtres) mais qui reflète, grâce à la teneur en éléments nutritifs, l’état trophique du milieu. Les nitrates et les phosphates sont des éléments essentiels pour la croissance des macrophytes. Plus leur teneur est élevée, plus la végétation est abondante, on parle donc d’eutrophisation. Les eaux eutrophes sont donc riches en matière organique et substances nutritives favorisant le développement de la végétation et entraînant une disponibilité en oxygène réduite. L’apport des éléments nutritifs et organiques, par exemple en contexte agricole (mares de culture), augmente le niveau trophique de la mare, celle-ci devenant donc eutrophe.
  • A l’opposé, les mares oligotrophes, se distinguent par les eaux claires bien oxygénées avec une faible teneur en éléments nutritifs et plutôt une faible densité de macrophytes.
  • L’observation de la végétation sur le terrain permet en général d’estimer le degré de trophie de l’eau puisque certaines plantes ont des préférences parfois très nettes : les végétaux tels que les lentilles d’eau (Lemna sp.), le potamot nageant (Potamogeton natans), ou encore le nénuphar blanc (Nymphaea alba) se rencontrent dans des mares plutôt eutrophes.
  • la nature du substrat (argileux, vaseux, graveleux, etc.) : alors que certaines plantes sont ubiquistes, d’autres, beaucoup plus exigeantes, affectionneront un type de substrat particulier. C’est l’exemple de l’étoile d’eau (Damasonium alisma) qui préfère les sols argileux ou limoneux ou encore la boulette d’eau (Pilularia globulidera) qui se développera sur des sols particulièrement pauvres.
  • la morphologie des berges, selon qu’elles soient en pentes raides ou au contraire en pentes douces, influencera l’expression de la végétation.

L’ensemble de ces facteurs détermine, en définitif, la présence de telle ou telle espèce qui compose au final les différents groupements végétaux que l’on peut observer dans une mare.

Où s’informer ?

  • Guide des groupements végétaux de la région parisienne, Bournérias M., Arnal G., Bock C. 2001, Editions Belin – 639p.
  • Guide des végétations des zones humides de la Région Nord-Pas de Calais, Catteau E., Duhamel F. et al. 2009, Centre régional de phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul – 632 p.
  • Flore et cartographie des carex de France, Duhamel G., 2004, 3ème édition mise à jour, éditions Boubée. Jauzein P., Nawrot O. 2011.
  • Flore d’Ile-de-France, Editions Quae - 972 p.
  • Nouvelle Flore de la Belgique, du G-D. de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines, Lambinon J. et al. 2004, 5ème édition, Edition du Jardin botanique national de Belgique.
  • Plantes aquatiques de Camargue et de Crau, Mouronval J.B, Baudoin S. 2010, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, Paris – 120 p.
  • Plantes invasives en France, Muller S. (coord.) 2004, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris – 168p.
  • Site Internet du Conservatoire botanique national du Bassin parisien : www.cbnbp.mnhn.fr

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