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Présentation

Compte tenu d’un grand nombre de mares (600 000 sur le territoire métropolitain) et de leur diversité il a été décidé de les classer en fonction de leur environnement proche, autrement dit selon les types de milieux où elles se situent. Nous nous sommes donc intéressés aux mares typiques d’Ile-de-France et facilement identifiables.

Mare abreuvoir

Comme leur nom l’indique, ces mares sont utilisées (ou étaient utilisées) pour faire boire le bétail. Elles se trouvent au sein des prairies ou bien dans les villages et, dans ce cas, sont souvent pavées. Les animaux accèdent à la mare par un plan incliné. Le terme « pédiluve » désigne plus particulièrement la mare destinée aux chevaux, souvent dans le domaine d’un château.

Situées au sein des villages, elles peuvent servir également de réservoir d’eau en cas d’incendie.

Mare d’habitation

Ce sont les mares aux formes régulières qu’on aperçoit aux détours des villages, localisées près des habitations. Jadis, elles constituaient une réserve d’eau en cas d’incendie par exemple, servaient de lavoirs ou d’abreuvoirs… Si beaucoup ont aujourd’hui disparu, elles sont encore présentes dans des fermes ou des hameaux et gardent une fonction ornementale et ludique.

La valeur patrimoniale de ces mares peut être vraiment variable suivant l’utilisation qu’en fait le propriétaire (introduction de poissons, de plantes exotiques, tonte des berges régulière... n’étant pas les facteurs favorisant les biodiversité).

Mare de carrière

Ces mares sont formées suite aux trous d’extraction des matériaux (sable, argile, roches, gravier). Il s’agit alors de mares subsistant après l’exploitation. Pour beaucoup de sites d’exploitation abadonnés elles ont la particularité de se présenter sous forme d’un réseau : l’ensemble de petites mares interconnéctées entre elles.

Généralement, les mares de carrière sont bien ensoleillées et, laissées à une colonisation naturelle, deviennent des sites propices pour la biodiversité. Elles constituent notamment des milieux très prisés des espèces pionnières (premières à coloniser le site) : c’est le cas du crapaud calamite (espèce protégée) ou du sonneur à ventre jaune (pour les mares de carrière calcaire).

Le sous-sol de l’Ile-de-France, de par sa richesse, a fait l’objet d’une exploitation intense : les anciennes carrières représentent au total une superficie de plus de 5000 ha réparties sur plus de 300 communes.

Mare de culture

Les mares de culture (ou les mares de champ), aux berges souvent raides, sont localisées dans les champs cultivés, en plein milieu des cultures ou bien en bordure de celles-ci. Elles étaient utilisées jusque dans les années 1950 comme abreuvoirs pour les animaux de trait. Néanmoins, avec le développement des pratiques agricoles elles sont pratiquement disparues du paysage français.

Comme les mares de prairies, elles sont bien ensoleillées et pourraient développer une flore et une faune diversifiées. Cependant, elles sont souvent soumises à de nombreux apports d’intrants (herbicides, insecticides, nitrates, phosphates, etc.) qui sont responsables de la disparition de toute vie sur la mare ou de la prolifération d’algues (eutrophisation).

Attention à ne pas les confondre avec les mouillères !

Mare de platières

Une platière est une dalle de grès (grès essentiellement stampien en Ile-de-France), imperméable et susceptible de retenir en surface l’eau sous forme de mares ou de flaques. Temporaires ou permanentes, elles ne recoivent que l’eau de pluie ou de ruissellement qui s’évapore plus au moins rapidement selon la température. L’eau faiblement minéralisée et pauvre en nitrates en fait un milieu oligotrophe. Ces caratéristiques, semblables à celles des milieux arides ou des régions arctiques, n’autorisent qu’une vie aquatique éphémère : des insectes à larves non protégées, des crustacés phyllopodes ou copépodes, des amphibiens.

La végétation est composée le plus souvent d’espèces annuelles (thérophytes) liées aux milieux temporairement inondés (espèces pionnières des sables humides). On notera la présence de Ranunculus nodiflorus et d’une dizaine d’espèces de sphaignes (dont Sphagnum magellanicum).

Les mares de platières se trouvent essentiellement dans le nord du Gâtinais essonnien et dans le massif de Fontainebleau et ses abords, depuis la vallée de la Juine à l’ouest jusqu’à la vallée du Loing à l’est.

Mare de prairie

Résultat d’un creusement volontaire, les mares de prairie sont des micro-zones humides situées en milieux ouverts.

La présence d’espèces se trouve ici en relation avec la fonction prairiale : prairies pâturées, où les mares servent de points d’abrevoirs pour le bétail, et prairies fauchées.

Une bonne exposition à la lumière au cours de la journée explique la présence d’une flore et d’une faune particulièrement riches dans ces milieux. Les végétaux se caractèrisent par un très bon développement et par un grand nombre d’espèces observées (hottonie des marais, renoncules, potamots...). La mare de prairie est une mare de prédiliction pour la reproduction des amphibiens tels que triton marbré, triton crêté, etc.

En Ile-de France, ce type de mares est souvent présent à proximité des exploitations agricoles, fermes ou élevages.

Mare de route

Les mares de route sont liées aux infrastructures de transport et sont utilisées pour drainer et/ou épurer les eaux. Souvent ignorées, ces mares peuvent présenter une flore relativement riche. D’autres, en revanche, sont particulièrement dégradées et polluées par les hydrocarbures avec une flore inexistante.

Mare forestière

En Ile-de-France près de la moitié des mares se situent en zone boisée (forêt, bois, bosquets). De petite taille, elles sont entourées ou plus au moins fermées par les arbres et arbustes. L’ombrage est donc un élément qui conditionne le faciès de ces mares : une faible luminosité voire son absence réduira le développement de la flore sur les berges et de la végétation aquatique. Du fait de l’accumulation des feuilles des arbres et de divers débris végétaux ces mares sont souvent riches en matière organique avec une eutrophisation possible.

Malgré leur diversité spécifique limitée, elles ont un grand intérêt pour certaines espèces inféodées à ce type de milieu : amphibiens, salamandres.

La plupart des mares de forêt ne montrent pas (ou plus) de traces visibles de leur origine, cependant leur présence résulte le plus souvent d’actions humaines. Laissée à l’abandon, la mare de forêt peut se combler rapidement se laissant envahir par les arbustes (le plus souvente des saules) puis par des essences forestières.

Mare ornementale

Ces mares, aux formes régulières, se trouvent dans les jardins privés ou bien dans les parcs urbains et péri-urbains et ont une fonction purement esthétique (plantation de végétaux exotiques) ou récréative. Elles font l’objet d’une gestion régulière (tonte des berges, faucardage…) laissant peu de place au développement de la végétation qui y est par conséquent souvent appauvrie et banale.

Mouillères

Une mouillère est une micro-zone humide située au sein de champs annuellement labouré. Les mouillères se forment dans des dépressions d’origine naturelle ou semi-naturelle, relativement vaste (de plusieurs dizaines à plusieurs milliers de mètres carrés), peu profondes (une dizaine de centimètre environ), aux pentes très douces. Localisées souvent dans les régions de plaines ou de plateaux, elles sont alimentées soit par la nappe, soit par la pluie et ne possèdent pas d’exutoire.

Ce sont zones humides temporaires : remplies d’eau en hiver et en début de printemps, elle s’assèche partiellement ou en totalité en période estivale. L’inondation doit toutefois durer un laps de temps significatif (plus d’un mois).

Les sols des mouillères, de texture limono-argileuse, sont très riches en éléments nutritifs et parfois légèrement acides en surface. Ces particularités favorisent le développement d’une flore typique, composée principalement d’espèces annuelles, le labour empêchant l’installation des vivaces. Certaines de ces espèces présentent néanmoins un grand intérêt patrimonial comme par exemple l’étoile d’eau (Damasonium alisma).

En Ile-de-France, une grande densité de mouillères a été répertoriée dans le sud de la région, une zone marquée par la présence de grandes exploitations agricoles (le plateau du Hurepoix, à l’ouest, jusqu’au pays de Bière, à l’est).


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